Focus sur l'intérim : Un secteur porteur en franchise ?
Fort de plusieurs milliers d'agences de recrutement, le marché de l'interim ne cesse de se développer en France. Et si l'année 2024 a enregistré une nouvelle baisse d'activité, les acteurs du secteur sont bien décidés à tout mettre en oeuvre pour rebondir.
Sandrine Cazan, writer
Publié le 11/12/2016 , Mis à jour le 10/09/2025, Temps de lecture: 4 min
Interim : les chiffres 2024 - 2025
Le marché de l’interim en baisse en 2024
Avec quelque 11.000 agences d’emploi recensées en France, appartenant à plus de 600 entreprises différentes, le secteur de l’intérim est encore largement dominé par les indépendants. Mais les réseaux gagnent du terrain alors que le marché dans sa globalité se concentre de plus en plus.
Le marché de l’intérim est cyclique. A chaque soubresaut économique, les entreprises utilisent les agences d’intérim comme soupape de flexibilité. Quand les commandes baissent, l’intérim est le premier secteur à pâtir du creux d’activité. A l’inverse, quand l’économie retrouve un peu plus de fluidité et que les commandes reviennent, l’intérim est en première ligne pour faire face aux besoins de personnels.
En ce sens, la bonne santé de l’intérim est un marqueur fort de l’économie. En panne pendant plusieurs années consécutivement à la crise, l’intérim peine encore à repartir à la hausse. Au total, sur l’année 2024, le marché a enregistré une baisse globale de 6%, selon les chiffres de la Dares
« L’emploi intérimaire amplifie son recul dans le tertiaire (-4,6 %, après -0,4 % au 3e trimestre 2024) et continue de diminuer dans l’industrie (-1,3 %, après -1,6 %) tandis qu’il repart à la hausse dans la construction (+2,1 %, après -0,5 %), pour la première fois depuis début 2023 », note ainsi la structure.
Interim en 2025 : des chiffres en légère hausse
Le début de l’année 2025 semble, lui, mieux parti. « L’emploi intérimaire augmente légèrement au 2e trimestre 2025 (+0,2 %, soit +1 300 intérimaires), après une baisse modérée au trimestre précédent (−0,5 %, soit −3 300 intérimaires). Sur un an, il baisse de 3,3 % », analyse ainsi la Dares dans son dernier rapport trimestriel.
Une situation confirmée sur le terrain : « Le printemps a été plutôt dynamique, explique Hugo Giroud, responsable communication au sein du groupe TOMA Interim. Et après un été calme, comme tout le temps dans le secteur, la rentrée 2025 démarre assez bien. Nous sommes donc plutôt confiants : notre prévision sur l’année 2025 est d’environs 5% de croissance, sur un marché globalement en baisse. »
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Comment une agence d’intérim gagne de l’argent ?Transformation du marché de l’interim
Le marché de l’intérim, caractérisé par sa cyclicité et ses fluctuations régulières, connaît une transformation profonde marquée par une concentration croissante des acteurs. Les petites agences d’interim indépendantes cèdent de plus en plus le pas aux réseaux mieux structurés, mieux armés pour affronter les défis du marché.
En France, on dénombre environ 10.000 agences d’intérim, dont 65% appartiennent à de grands réseaux succursalistes. Cette concentration s’explique par plusieurs facteurs :
Une demande de plus en plus pointue des entreprises
Les entreprises recherchent des profils spécifiques et qualifiés pour répondre à leurs besoins immédiats et évolutifs. Les agences d’intérim, grâce à leur réseau et leur expertise, sont mieux à même de répondre à ces exigences précises.
Des enjeux de recrutement en mouvement
La digitalisation et l’évolution des métiers nécessitent des compétences nouvelles et une adaptation constante des agences d’intérim. Les réseaux structurés disposent des ressources et des outils nécessaires pour accompagner cette transformation.
« Nous dispensons trois formations dans l’année pour sensibiliser notre réseau à toutes les questions autour de l’intelligence artificielle, note ainsi Hugo Giroud. Il est capital que toutes nos agences soient formées sur le sujet. »
Une recherche de visibilité et de notoriété
Le concept de franchise permet aux agences d’intérim de gagner en visibilité auprès des entreprises et des intérimaires, éléments clés de leur réussite.
Face à cette concentration, deux stratégies principales se dessinent au sein des réseaux d’intérim :
- La spécialisation sur des profils d’intérimaires particuliers : Certains réseaux se focalisent sur des métiers spécifiques, comme le BTP, l’industrie ou les technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette spécialisation leur permet d’acquérir une expertise pointue et de répondre aux besoins précis des entreprises dans ces domaines.
- Le regroupement des cibles généralistes : D’autres réseaux optent pour une approche généraliste, tout en se regroupant pour mutualiser leurs moyens et renforcer leur présence sur le marché. Cette stratégie leur permet de couvrir un large éventail de métiers et de répondre aux besoins variés des entreprises.
Sandrine Cazan, writer