Maladie, Covid, chute d’activité : comment la franchise aide à rebondir après un coup dur ?

Pourquoi les entrepreneurs échouent …et comment la franchise change la donne

En France, près de 30 % des entreprises créées hors réseau cessent leur activité dans les trois premières années. On a ainsi enregistré 65.764 défaillances d’entreprises en 2024, selon les chiffres établis par la Banque de France (*). La franchise, elle, affiche un taux de pérennité bien supérieur. Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur un concept éprouvé, un accompagnement constant et une dynamique de groupe.

Le soutien structurel et humain du réseau limite les risques d’isolement. C’est un environnement qui pousse à agir, à corriger, à chercher des solutions — et qui réduit mécaniquement les probabilités d’échec puisque le chef d’entreprise n’est jamais seul avec ses problèmes à résoudre.

Pour Nicolas Mouche, directeur du réseau Le Club, la force de la franchise réside dans sa capacité à créer un cadre rassurant : « Un chef d’entreprise, franchisé ou non, traverse des périodes de doute. Il suffit parfois de lever ces doutes, de le rassurer et ça repart ! »

Cette capacité à intervenir à temps, à remettre le cap quand il dévie, fait partie intégrante du rôle de la tête de réseau. En cela, la franchise n’est pas un simple modèle économique ; c’est un accompagnement permanent qui offre un cadre rassurant aux entrepreneurs.

L’épreuve personnelle : quand la santé bouscule le business

L’histoire d’Hervé Canchel illustre de manière très concrète le rôle clé que peut jouer le réseau en cas de coup dur. Franchisé Cap Cession France, il est frappé par un AVC en février 2024. Une situation qui, pour un entrepreneur isolé, aurait pu signer un arrêt net de l’activité.

« Un problème de santé quand on est indépendant, ce n’est pas forcément simple à surmonter, avoue le chef d’entreprise. On est obligé de mettre l’activité en pause, au moins quelques semaines. Et pendant ce temps-là, il faut quand même que l’argent rentre. »

Mais dans son cas, la machine ne s’est pas arrêtée. Grâce à la solidarité de son réseau, ses clients ont été pris en charge. « J’ai transmis mes dossiers à un confrère en région parisienne, qui a repris plusieurs ventes. Le fondateur du réseau a aussi repris un dossier important. C’est ce qui m’a permis de maintenir une trésorerie. »

Ce fonctionnement collectif lui a permis de rester dans le mouvement, malgré l’épreuve : « J’ai été hospitalisé, mais 15 jours après, j’étais déjà en visio avec des clients. Je suivais même des réunions depuis mon lit d’hôpital, caméra coupée. C’est ça, le réseau ! »

Pour lui, il ne s’agit pas seulement de « rebondir » mais d’assurer une « continuité » : « Ce que j’ai vécu, ce n’est pas un redémarrage après coup. Le bateau n’a jamais cessé d’avancer. »

Cette continuité ne serait pas possible sans un cadre clair, une culture du soutien et un esprit de collaboration propre à la franchise.

Surmonter les difficultés courantes : litiges, baisse d’activité, doutes

Les difficultés d’un chef d’entreprise ne se limitent pas aux situations exceptionnelles. Dans le quotidien, les franchisés peuvent aussi faire face à une baisse d’activité, à des litiges ou à une perte de confiance. C’est là que le rôle actif du franchiseur prend toute son importance.

Richard Claire, fondateur de Clickandbuyauto, explique comment il gère les signaux de décrochage de son côtés : « Quand un franchisé rencontre une difficulté, on l’invite à revenir en formation. Souvent, il ne respecte plus les basiques, ou il se met des barrières. On reprend tout, on revoit les outils, on recadre. »

Chez Clickandbuyauto, cette révision passe par une immersion dans tous les postes de l’entreprise, du commercial au nettoyage. L’objectif : que le franchisé regagne en clarté, en autonomie et en confiance. « Le problème que je rencontrais souvent, c’est que les franchisés ne savaient pas gérer un litige. Ils rendaient la caution au client, ce qui faisait baisser le chiffre. Maintenant, tout ça est vu dès la formation, et on reste disponibles quand il y a un doute. »

De son côté, Nicolas Mouche insiste sur la capacité du réseau à envoyer un animateur sur place en cas de difficulté persistante : « On est capables de mobiliser quelqu’un pendant trois jours, même si ce n’était pas prévu. Parce qu’on estime qu’il y a une urgence. Et dans 90 % des cas, ça suffit à relancer la dynamique. »

Tous insistent sur un point : vouloir « réinventer » le modèle mène souvent à l’échec. « Il y a un paradoxe qui fait qu'à la base, on recrute des franchisés qui veulent rejoindre un réseau parce que c'est un réseau qui fonctionne, qui a un meilleur opératoire, des manières bien à lui de fonctionner, note Nicolas Mouche. Et tout d’un coup, 18 mois plus tard, ce même franchisé qui nous a rejoints en toute connaissance de cause, pense que le réseau ne sert plus à rien et qu’il doit révolutionner le concept… et échoue bien souvent ! » 

L’accompagnement est là pour éviter ces sorties de route — ou en limiter les effets.

Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort… à condition de ne pas être seul pour traverser la tempête 

Faire face à une crise globale en franchise : l’exemple du Covid

Si les franchisés doivent parfois surmonter des difficultés personnelles, les réseaux entiers peuvent aussi être confrontés à des crises de grande ampleur même si elles sont, fort heureusement, rares ! Le Covid en est un exemple frappant. Fermetures administratives, baisse d’activité brutale, incertitudes juridiques : beaucoup de têtes de réseaux ont dû réagir dans l’urgence sans avoir la moindre visibilité.

« Nous, on a fait le choix de continuer à travailler, même quand nos boutiques étaient fermées, pour préparer la reprise qui allait inévitablement arriver un jour ou l’autre même si on ne savait pas quand, explique Nicolas Mouche. On a gardé nos charges fixes, mais on a exonéré nos franchisés de six mois de redevances. Parce qu’il fallait les soulager, tout simplement. »

Un effort important, mais assumé : « On ne l’a pas fait pour être applaudis. On l’a fait parce que c’était notre responsabilité. »

Ce geste n’a pas seulement aidé les franchisés à tenir ; il a renforcé les liens entre eux et avec la tête de réseau : « On a multiplié les appels, les points réguliers. On a tissé des liens encore plus forts. C’est un enseignement pour l’après : il faut prendre du temps pour se parler. »

Et malgré la gravité de la crise, le réseau est reparti plus fort, porté par une cohésion renouvelée. « Ce qui est ressorti de cette période, c’est la confiance. Le réseau a tenu, les franchisés aussi. Et cette expérience nous a changés durablement. »

La franchise : un écosystème résilient 

Face aux aléas du métier, la franchise agit comme un stabilisateur. Elle structure, entoure, soutient les entrepreneurs qui ont fait le choix de ce modèle économique. Dans les moments critiques, elle permet au chef d’entreprise de ne pas affronter seul les conséquences d’un accident, d’un conflit client ou d’une crise globale. Mais elle va au-delà : elle crée un écosystème résilient, capable de transformer l’épreuve en levier d’apprentissage.

« Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort… à condition de ne pas être seul pour traverser la tempête », conclut Hervé Canchel.

>> Découvrez la vidéo complète de cette table ronde autour du thème Rebondir grâce à la franchise après un échec :

(*) Chiffres défaillance d’entreprises 2024 – Banque de France