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Un million d’entreprises créées, et après ? La face cachée du modèle entrepreneurial français

Et si la franchise offrait une voie plus stable, entre liberté et accompagnement ?

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La France franchit à nouveau le cap du million de créations d’entreprises en 2024. Mais derrière cette vitalité se cache un modèle de plus en plus individuel et fragile. Et si la franchise offrait une autre manière d’entreprendre durablement ?

Un million d’entreprises créées, et après ? La face cachée du modèle entrepreneurial français

En 2024, la France a battu un nouveau record : 1,11 million d’entreprises créées selon les données publiées par l’INSEE en mai 2025*. Pour la quatrième année consécutive, la barre symbolique du million a été franchie. De quoi vanter la vitalité de l’esprit d’entreprise hexagonal ? Oui… mais pas sans nuance.

Car derrière ces chiffres flatteurs se cache une transformation silencieuse de notre modèle entrepreneurial. Plus de 64% des nouvelles entreprises sont des micro-entreprises, souvent portées par une seule personne, rarement employeuses, parfois précaires. De l’extérieur, on pourrait parler de dynamisme. De l’intérieur, on observe une économie de l’auto-emploi, marquée par l’ultra-simplification des statuts, l’absence de structuration et un rapport de plus en plus individualisé à l’entreprise.

Dans ce contexte, une forme d’entrepreneuriat se distingue par sa relative discrétion dans les discours publics, mais aussi par sa capacité à conjuguer autonomie et structuration : la franchise. Bien présente dans l’économie réelle – avec plus de 90.000 points de vente franchisés en France – elle est rarement mise en lumière dans les analyses publiques.

Elle incarne pourtant une réponse concrète à certaines faiblesses structurelles du modèle actuel : isolement des créateurs, manque d’accompagnement, taux de pérennité préoccupant. Dans un écosystème où l'on valorise la création rapide au détriment de la consolidation, la franchise propose une autre voie – plus exigeante à l’entrée, mais plus stable à long terme. Alors que la France multiplie les entreprises, mais peine à les ancrer dans la durée, peut-être serait-il temps de reconsidérer la place de ce modèle hybride, à la croisée de l’initiative individuelle et de la force du collectif.

Créations d’entreprises en 2024 : un record chiffré, mais une structuration en berne

Ces dernières années, les chiffres de l’INSEE sur la création d’entreprises sont souvent accueillis comme un signal positif : en 2024, ce sont 1.111.200 nouvelles entreprises qui ont vu le jour en France, soit une hausse de +5,7% par rapport à 2023. Une dynamique impressionnante, qui confirme une tendance installée depuis 2021 : le franchissement régulier du cap du million de créations.

Mais ces chiffres bruts, aussi spectaculaires soient-ils, ne disent pas tout. Car l’INSEE ne se contente pas de compter : elle qualifie. Et ce que révèlent les données de 2024, c’est avant tout la domination écrasante d’un type de structure : la micro-entreprise. À elle seule, elle concentre plus de 64% des créations, avec 716.200 immatriculations enregistrées, en hausse de +7,3% sur un an.

En comparaison :

  • les entreprises individuelles classiques poursuivent leur déclin (110 500 créations, -3,2%) ;
  • les sociétés remontent légèrement après un trou d’air en 2023 (284 600 créations, +5,4%), mais leur part reste stable autour de 25%.

Répartition des créations d'entreprises par statut 2025

En clair, la croissance actuelle du nombre d’entreprises est tirée presque exclusivement par l’entrée massive de micro-entrepreneurs dans le système. Une dynamique qui reflète certes un désir d’indépendance croissant, mais qui interroge sur la nature même de ce que l’on appelle une “entreprise” aujourd’hui.

Car l’autre grande leçon du rapport 2024, c’est que la structuration économique de ces créations reste extrêmement faible. L’INSEE précise ainsi que seulement 3% des entreprises classiques étaient employeuses dès leur création. Quant aux sociétés – pourtant historiquement plus propices à embaucher – elles ne sont que 5% à démarrer avec au moins un salarié, contre 12% il y a dix ans.

Cette déconnexion entre volume de créations et création d’emplois est au cœur du paradoxe entrepreneurial français. On multiplie les immatriculations, mais la densité économique réelle ne suit pas. La France devient ainsi le pays des entrepreneurs sans entreprise, ou plutôt, des activités sans structure.

Statut de micro-entrepreneur : un tremplin vers l’autonomie ou une impasse professionnelle ?

Il serait réducteur de dépeindre le statut de micro-entrepreneur comme un simple mirage. Depuis sa création en 2009, il a permis à des centaines de milliers de Français de franchir le pas de l’indépendance professionnelle. C’est aujourd’hui la porte d’entrée principale dans l’univers entrepreneurial français, et pour beaucoup, une solution concrète, rapide et peu risquée face à l’incertitude salariale ou au chômage.

Les chiffres de l’INSEE confirment cette attractivité : la micro-entreprise représente près des deux tiers des créations en 2024, et cette part est en croissance constante depuis plusieurs années. Sa souplesse administrative, ses charges sociales réduites, ses seuils de chiffre d’affaires relevés ou encore la compatibilité avec d’autres statuts (étudiant, retraité, salarié, demandeur d’emploi) en font un outil accessible et adaptable.

Mais cette accessibilité même soulève des questions de fond. L’INSEE elle-même nuance la lecture quantitative en rappelant que "l’immatriculation en tant que micro-entrepreneur ne garantit pas forcément le lancement d’une activité économique". Autrement dit, beaucoup d’inscriptions n’aboutissent jamais à une activité réelle, ou débouchent sur des projets modestes, précaires ou de très courte durée.

Plus encore : la majorité des micro-entrepreneurs travaillent seuls, sans salarié, avec un chiffre d’affaires souvent inférieur à celui d’un SMIC à temps plein. Dans certains secteurs (livraison, services à la personne, graphisme, coaching), ce statut est même devenu l’outil par défaut d’une économie de plateforme ou d’appoint, plus que d’un projet entrepreneurial structuré.

On touche ici à une ambiguïté centrale : le micro-entrepreneuriat est-il un tremplin vers l’entreprise, ou un refuge provisoire ? Pour certains, c’est le début d’une aventure, un laboratoire d’idées et de compétences. Pour d’autres, c’est une réponse transitoire à un marché du travail qui peine à intégrer toutes les aspirations.

Dans tous les cas, la massification du statut ne doit pas faire oublier la diversité des trajectoires qu’il recouvre — ni ses limites structurelles en termes d’accompagnement, de financement, ou de capacité à grandir.

Une économie de solopreneurs… jusqu’à l’essoufflement

La progression continue du nombre de micro-entrepreneurs et la part croissante qu’ils occupent dans les créations d’entreprises dessinent les contours d’une économie du “solo”, agile, réactive, mais fragile par construction. C’est tout un pan du tissu économique français qui repose désormais sur des individus isolés, peu capitalisés, souvent exposés aux à-coups de la conjoncture.

Les chiffres de l’INSEE mettent cette vulnérabilité en lumière, même s’ils le font de manière indirecte. Le taux d’embauche à la création s’effondre, y compris dans les sociétés, pourtant historiquement considérées comme les plus solides : seulement 5% d’entre elles embauchaient dès leur lancement en 2023, contre 12% en 2013. Pour les entreprises classiques dans leur ensemble, ce taux tombe à 3% en 2024.

En parallèle, les défaillances d’entreprises explosent. Le rapport Insee/Altarès indique que 67.830 entreprises ont fait faillite en 2024, soit une hausse de 17% en un an, et le niveau le plus élevé depuis la crise financière de 2009. Certes, cette remontée s’explique en partie par un effet de rattrapage post-Covid — des défaillances évitées ou retardées grâce aux aides publiques durant la pandémie. Mais elle révèle aussi une réalité plus structurelle : beaucoup d’entreprises créées ces dernières années n’ont pas les reins suffisamment solides pour encaisser un choc économique, même modéré.

Autrement dit, nous assistons à une rotation accélérée du tissu entrepreneurial. D’un côté, des créations en masse. De l’autre, des sorties nombreuses, voire prématurées. Ce phénomène interroge : avons-nous construit un modèle où l'on teste beaucoup, mais où peu réussissent à durer ?

Dans cette économie de l’essai, le micro-entrepreneur n’est plus forcément un entrepreneur au sens classique. Il devient parfois un travailleur indépendant par défaut, un professionnel en reconversion, un salarié déguisé ou un opérateur de plateforme. L’acte de création d’entreprise ne garantit ni une activité pérenne, ni une ambition de développement. C’est la normalisation de l’entrepreneuriat court, modeste, et souvent invisible.

Franchise : l’oubliée des chiffres, mais pas des entrepreneurs

Alors que les projecteurs restent braqués sur les micro-entreprises et les startups, une autre forme d’entrepreneuriat continue de progresser à bas bruit, loin du tumulte médiatique : la franchise. Ce modèle, bien connu des porteurs de projet avertis, reste discret dans les rapports de conjoncture, car il ne correspond pas à une catégorie juridique spécifique. Il est donc souvent dilué dans les grandes familles statistiques (sociétés, entreprises individuelles), sans traitement différencié par l’INSEE ou la plupart des études macroéconomiques.

Et pourtant, la franchise représente un pan structurant de l’économie réelle. En 2024, la Fédération Française de la Franchise (FFF) recensait :

  • 2.089 réseaux actifs en France,
  • près de 90.588 points de vente franchisés,
  • 962.724 emplois directs et indirects générés par l’ensemble du secteur.

C’est un modèle particulièrement prisé des entrepreneurs en reconversion, ou de ceux qui souhaitent se lancer sans partir de zéro. Il repose sur un principe simple mais puissant : créer son entreprise tout en s’appuyant sur la notoriété, l’expertise et les outils d’un réseau déjà rodé.

Contrairement à l’image parfois véhiculée d’un entrepreneuriat formaté, la franchise n’est pas une solution de facilité. Elle demande un investissement initial souvent significatif, une capacité à appliquer un concept avec rigueur, et une aptitude à gérer une structure selon les standards d’un réseau. Mais elle offre, en contrepartie, une réduction significative des risques, grâce à :

  • une formation initiale,
  • un accompagnement continu,
  • une notoriété immédiate,
  • un modèle économique éprouvé,
  • et parfois même, une assistance au financement.

Bien que les données globales sur ce sujet soient rares, la franchise est largement reconnue pour offrir une meilleure stabilité que l’entrepreneuriat indépendant. L’appui d’un réseau, la formation initiale et la notoriété de l’enseigne limitent les risques des premières années, ce qui en fait un modèle souvent perçu comme plus sécurisé par les porteurs de projet… et les financeurs.

Franchise vs micro-entreprise : deux visions de l’entrepreneuriat

Si la micro-entreprise et la franchise ont en commun de permettre à des individus de devenir leur propre patron, leurs logiques profondes s'opposent sur de nombreux plans. L’une privilégie la liberté absolue, l’autre valorise l’encadrement méthodique. L’une facilite un lancement immédiat, l’autre requiert préparation et engagement. Ces différences traduisent deux visions distinctes du fait d’entreprendre.

Il est d’ailleurs important de rappeler que ces deux approches ne sont pas incompatibles sur le plan juridique : un franchisé peut tout à fait exercer sous le statut de micro-entrepreneur, à condition que le modèle économique du réseau s’y prête (faible niveau de chiffre d’affaires, activité individuelle, frais limités). Cela reste toutefois relativement marginal, car la plupart des franchises impliquent un volume d’activité et des investissements qui dépassent les seuils du régime micro, et nécessitent une structuration plus aboutie (SARL, SASU, etc.).

Tableau comparatif entre franchise et micro entreprise

Ces différences sont complémentaires plus que concurrentielles. La micro-entreprise répond à un besoin de souplesse immédiate : tester une activité, cumuler plusieurs sources de revenus, rebondir rapidement. La franchise, elle, s’adresse à des porteurs de projet qui cherchent à construire une activité pérenne avec une vision à long terme.

Chacune répond à des aspirations différentes. Mais dans un contexte économique où la fragilité des créations devient un enjeu central, la franchise incarne un modèle plus structurant, à mi-chemin entre indépendance et accompagnement. Elle mérite à ce titre d’être considérée comme un levier stratégique, et non comme une simple alternative.

Politiques publiques : un tropisme court-termiste à corriger ?

À lire les chiffres de l’INSEE et les politiques qui les accompagnent, une tendance se dessine nettement : la priorité donnée à la création d’entreprise au sens quantitatif. Le statut de micro-entrepreneur en est l’illustration parfaite. Facilité d’accès, démarches allégées, exonérations temporaires de charges (ACRE), compatibilité avec d’autres statuts sociaux… tout est pensé pour encourager une entrée massive dans l’entrepreneuriat, y compris sans projet structuré.

Ce choix politique, assumé depuis plus d’une décennie, a ses vertus : il favorise la dynamique, libère des énergies, offre des opportunités rapides à ceux qui veulent ou doivent se lancer. Mais il produit aussi des effets pervers : un foisonnement de micro-activités peu pérennes, une dispersion des ressources d’accompagnement, et un affaiblissement du tissu entrepreneurial à moyen terme.

Dans ce contexte, la franchise souffre d’un angle mort institutionnel. Elle n’est pas exclue des dispositifs, mais elle n’est pas pensée comme un modèle à part entière. Il n’existe ni accompagnement spécifique pour les franchisés en devenir, ni financements publics adaptés aux logiques d’investissement initial qu’elle implique. Pourtant, une étude attentive du modèle montre qu’il répond à plusieurs objectifs clés des politiques publiques :

  • Professionnalisation des créateurs grâce à la formation initiale assurée par les réseaux ;
  • Taux de pérennité élevé, supérieur à celui des entreprises classiques ;
  • Capacité à créer de l’emploi local, dès la première phase d’activité ;
  • Redynamisation des territoires, notamment dans les villes moyennes.

De nombreux réseaux développent par ailleurs des concepts adaptés aux petits formats ou aux zones rurales, ce qui en fait un outil potentiel de maillage économique territorial, parfaitement complémentaire des politiques de revitalisation des centres-villes.

Il serait donc légitime que les pouvoirs publics s’emparent pleinement du sujet, en valorisant la franchise dans les parcours d’accompagnement, en intégrant les futurs franchisés dans les dispositifs de financement à taux réduit ou encore en leur donnant une meilleure visibilité statistique. Favoriser l’autonomie ne devrait pas signifier privilégier uniquement l’indépendance absolue, mais aussi encourager les modèles qui offrent encadrement, transmission et durabilité

À travers ses chiffres 2024, l’INSEE ne montre pas seulement une France qui entreprend massivement. Elle révèle, en creux, une transformation silencieuse : le glissement vers un entrepreneuriat individuel, souple, rapide… mais souvent éphémère. Un entrepreneuriat qui repose sur la fluidité des statuts plus que sur la structuration des projets. Un entrepreneuriat de l’entrée facile, mais de la sortie rapide.

Cette évolution n’est ni négative ni positive en soi. Elle traduit des attentes nouvelles : autonomie, agilité, réversibilité. Elle reflète aussi des mutations profondes du marché du travail. Mais elle pose un défi de fond aux politiques publiques : continuer à soutenir la dynamique entrepreneuriale sans renoncer à l’ambition économique.

Dans ce paysage, la franchise constitue une alternative crédible et encore trop peu exploitée. Elle n’est ni une solution miracle, ni un modèle figé, mais offre une voie médiane entre l’initiative individuelle et l’encadrement collectif. Elle incarne une forme de professionnalisation de l’acte d’entreprendre, avec un fort potentiel de consolidation, de pérennité et de création d’emplois locaux.

Il est temps de passer du culte de la création à une stratégie de consolidation. Cela suppose de reconnaître la diversité des modèles entrepreneuriaux, de soutenir ceux qui s’ancrent dans la durée et de ne plus opposer liberté et accompagnement.

La France n’a pas besoin de moins d’entrepreneurs. Elle a besoin de plus d’entreprises solides.

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