Management : Gare au burn out en franchise !
Comprendre le burn-out : définition et signaux d’alerte pour les chefs d’entreprise
Dans le paysage professionnel actuel, particulièrement intense, le risque d'épuisement gagne du terrain. Et les chefs d’entreprise n’en sont pas à l’abri. Bien au contraire ! Etre à son compte et manager des équipes implique en effet une charge mentale importante qu’il ne faut pas négliger pour éviter le burn-out total.

C’est quoi le burn-out ?
Le burn out entrepreneurial n'est pas une simple fatigue passagère ou un coup de barre, comme il est trop souvent résumé pour en minimiser la réalité. C'est un syndrome de l'épuisement professionnel.
« C’est quand le cerveau tourne 24h/24, qu’on est épuisé mais qu’on arrive plus à s’arrêter. On bosse non-stop, on culpabilise dès qu'on lève le pied, et petit à petit… on perd l’enthousiasme, l’envie, le recul, détaille Laurie Piffero, coach business spécialisée dans la prévention du burn-out des entrepreneurs. Chez les franchisés, ça se manifeste souvent par une pression énorme pour “faire ses preuves”, être “à la hauteur” du réseau. Ils n’osent pas toujours dire quand ça ne va pas (ou alors trop tard), parce qu’ils ont peur d’être jugés par les autres franchisés, mal vus par le franchiseur, par leur entourage… »
Alors qu'une période intense devrait être une exception dans une carrière professionnelle, dans le cas du burn out, cette exception devient la règle, et la pression devient trop forte. Plus qu'une fatigue physique, le burn-out est finalement un épuisement moral à vouloir trop bien tout faire.
Comment reconnaître un burn-out ? Les signaux à ne pas négliger
Le burn-out est aujourd’hui considéré par les spécialistes comme un signe avant-coureur d'un mal être poussé à son extrême. Il est crucial d'être attentif à ses propres signaux d’alerte et de « ne pas les banaliser, car ils indiquent que le système interne est déjà en surcharge », prévient Laurie Piffero, qui liste ainsi différents signes qui doivent alerter les entrepreneurs :
- Une fatigue persistante, même après une pause
- Une perte prolongée d’envie, de motivation ou de clarté
- Une tendance à procrastiner, y compris sur les choses importantes
- Un repli sur soi, de l’irritabilité, ou au contraire une forme d’indifférence, qui nous poursuit même à la maison
- Le sentiment que “ça ne s’arrêtera jamais”
Sur le plan professionnel, cela se traduit par des « horaires à rallonge, dossiers ramenés à la maison, astreinte téléphonique, objectifs irréalistes à atteindre ». La sensation de ne jamais être à la hauteur des attentes est également très présente pour les personnes au bord de l’épuisement professionnel.
Accepter et avouer le burn-out : une étape compliquée
L'une des plus grandes difficultés face au burn-out, particulièrement pour les entrepreneurs et franchisés, réside dans l'acceptation et l'expression de ce mal-être. Les franchisés, souvent sous pression pour réussir, « n’osent pas toujours dire quand ça ne va pas (ou alors trop tard) ».
Les raisons de cette réticence sont multiples :
- La peur d’être jugés par les autres franchisés
- La crainte d'être mal vus par le franchiseur
- L'appréhension du regard de leur entourage.
Il y a une forte tendance à « continuer à avancer en force, en se disant que “ça finira bien par passer” ». Cependant, cette attitude est précisément celle qui précipite la chute. On a souvent l'impression de devoir tout faire seul et que demander de l'aide serait un signe de faiblesse. « Cette tendance à vouloir tout contrôler parce qu’on croit que déléguer c’est risqué finit par épuiser plus que ça ne sécurise », regrette Laurie Piffero.
Dans le contexte de la franchise, malgré un cadre et un accompagnement, le burn-out reste finalement, comme dans le reste de la société, assez tabou. « Les outils sont là, les process aussi… mais on parle rarement de la charge mentale ou de la solitude intérieure du franchisé, estime la coach business. La réalité, c’est qu’on parle beaucoup de business plan, mais très peu de santé mentale du dirigeant. Et ça, c’est un angle mort dangereux car on s’effondre souvent en silence ! »
Pourtant, les experts insistent sur le fait que « demander du soutien, c’est une preuve de lucidité, de responsabilité, et de leadership. Pas de faiblesse ». Il est recommandé de « se faire accompagner dès le lancement, pas uniquement en cas de problème ». Car il est toujors plus facile de prendre les devants que de gérer une situation qui s'enlise !
Burn-out des chefs d’entreprise - En bref
Le burn-out est un épuisement profond, aux signes identifiables, mais dont l'acceptation est freinée par la peur du jugement des autres et la difficulté à reconnaître ses limites. Reconnaitre ces signes et accepter de se faire aider est une étape fondamentale pour protéger sa santé mentale et la pérennité de son entreprise.
FAQ : Questions fréquentes sur le burn-out entrepreneurial
Le burn-out entrepreneurial, c'est quoi concrètement ?
Bien plus qu'une simple fatigue passagère, le burn out est un épuisement profond, majoritairement moral, qui dure dans le temps. On perd progressivement l'enthousiasme, l'envie et le recul. La pression quotidienne devient trop forte et on a l’impression de ne plus pouvoir faire face.
Quels signes de surcharge mentale ne faut-il pas ignorer ?
Soyez attentif à une fatigue qui ne passe pas, une perte durable de motivation ou de clarté, une forte tendance à la procrastination, des changements d'humeur (irritabilité, repli), et le sentiment que "ça ne s’arrêtera jamais". Ce sont des signaux d’alerte clairs que le système est en surcharge.
Que faire en cas de burn-out ?
Le conseil essentiel pour sortir du burn out : ne pas rester seul. Il est crucial d'oser demander de l'aide. Définissez des limites claires pour le travail et apprenez à reconnaître vos propres signaux d'alerte. Se faire accompagner dès le lancement de son entreprise est une démarche de prévention du burn out. Se faire aider est une preuve de « lucidité, de responsabilité, et de leadership. Pas de faiblesse ! »