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Rupture de contrat de franchise : l'affaire Quick, une leçon sur la rigueur contractuelle

Décodage d’une jurisprudence marquante pour les acteurs du commerce associé

Publié le

Dans le monde de la franchise, certaines affaires judiciaires deviennent des cas d'école. Celle opposant le groupe Quick à l'un de ses anciens franchisés en est l'illustration parfaite. Issue d'un drame sanitaire survenu en 2011, cette affaire, qui a connu son épilogue judiciaire en mars dernier, est une leçon d'une clarté limpide : même face à une faute grave du franchisé, la lettre du contrat et la rigueur de la procédure sont les seuls remparts du franchiseur. Analyse avec l'éclairage de Fanny Roy, avocat associé du cabinet Roy & Associés.

Rupture de contrat de franchise : l'affaire Quick, une leçon sur la rigueur contractuelle

Le contexte : un drame et une faute avérée

Tout commence en janvier 2011. Un adolescent décède tragiquement après avoir dîné dans un restaurant Quick du Vaucluse. L'enquête sanitaire qui s'ensuit révèle d'importants manquements aux règles d'hygiène et la sanction administrative est immédiate : le préfet ordonne la fermeture provisoire de l'établissement. Pour le franchisé, à la tête de cet établissement et de deux autres, c'est le début d'une longue descente aux enfers qui le mènera à une condamnation pénale en 2018 pour sa responsabilité dans le drame. Le contexte est donc celui d'une faute lourde du franchisé.

Face à la tempête médiatique et sanitaire, le franchisé se met en retrait et le franchiseur reprend la gestion directe de ses trois restaurants via des mandats. Une stratégie de crise qui semble constructive. Pourtant, une fois les travaux de mise aux normes effectués et la réouverture autorisée par le préfet, le franchisé refuse de signer les mandats. La réaction du franchiseur est radicale. Face à ce qu'il perçoit comme un revirement inacceptable, il résilie les trois contrats de franchise liant le dirigeant au réseau. C'est cette décision qui va faire basculer le dossier au civil.

Le distinguo crucial de la Cour : la faute et le motif de la rupture

Entre temps mises en liquidation, les sociétés du franchisé attaquent le franchiseur, via leurs liquidateurs, pour rupture abusive des contrats de franchise. Commence alors une longue bataille judiciaire. 

En première instance puis en appel, les juges partagent les torts : 80% pour le franchisé en raison des manquements graves imputés à leur dirigeant, et 20% pour le franchiseur pour ne pas avoir strictement respecté les procédures contractuelles. Mais en 2023, la Cour de cassation casse partiellement la décision d'appel, estimant que le partage des responsabilités n'était pas suffisamment justifié. L'affaire est donc renvoyée devant la Cour d'appel de Paris pour être rejugée. 

Les juges reconnaissent alors que les manquements du dirigeant franchisé étaient d'une gravité suffisante pour justifier une rupture du contrat de franchise à ses torts. Toutefois, et toute la subtilité est là, la Cour observe que le franchiseur n'a pas formellement fondé sa décision sur les clauses contractuelles prévues à cet effet, mais sur le seul refus de signature des mandats de gestion. Or, deux des sociétés franchisées, non impliquées dans le décès du jeune homme, bien que dirigées par la même personne, n’avaient commis aucun manquement propre. 

La Cour en conclut que pour ces deux sociétés, la rupture était bel et bien injustifiée en l’état. Le franchiseur a donc été condamné à indemniser les deux sociétés, ainsi que leur dirigeant, pour les préjudices subis du fait de la rupture abusive.

Quelles leçons pour les franchiseurs et les franchisés ?

Cette affaire est une piqûre de rappel pour tous les acteurs du commerce associé.

Pour les franchiseurs : La tentation est grande, en période de crise, de prendre une décision rapide et forte. Cependant, cet arrêt démontre l'impérieuse nécessité de s'en tenir scrupuleusement aux procédures définies dans le contrat. Invoquer le bon motif, suivre la procédure à la lettre et s'appuyer sur la clause résolutoire adéquate n'est pas une option, c'est une obligation pour sécuriser sa décision.

Pour les franchisés : La faute du franchisé, même si elle n'est finalement pas le motif retenu pour la rupture, est à l'origine de tout. Cet exemple illustre le poids de la responsabilité qui pèse sur les épaules du chef d'entreprise, et comment un manquement grave sur une unité peut mettre en péril l'ensemble de son activité.

Au final, le franchiseur est condamné à indemniser les deux sociétés et leur dirigeant pour le préjudice subi par cette rupture abusive. Une décision qui peut sembler contre-intuitive au vu du contexte, mais qui rappelle une règle d'or en affaires, et plus encore en franchise : le contrat est la loi des parties. La rigueur contractuelle s’impose même face à des circonstances exceptionnelles et le recours à une clause résolutoire ne peut être remplacé par des décisions unilatérales sans base juridique solide, sous peine de revers judiciaires.

*Source : Cour d’appel de Paris, pôle 5 chambre 4, 5 mars 2025, n° 24/02548

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