Où s’implanter en franchise en 2025 ?

Entreprendre en franchise : les tendances régionales à la loupe

Accessibilité, concurrence, pouvoir d’achat local, profil démographique : autant de critères qui façonnent les perspectives d’une future unité franchisée. Dans ce contexte, le baromètre 2024 du dynamisme d’ouvertures en franchise dans les territoires, mené par Territoires & Marketing et Franchise Expo Paris, sous le patronage de la Fédération Française de la Franchise et en partenariat avec In Extenso, TGS France, Sindup et Prêt Pro, s’impose comme un outil précieux pour repérer les zones à fort potentiel.

Ce baromètre analyse le potentiel d’un territoire à travers sa capacité à attirer des projets commerciaux et de services, en tenant compte du poids réel de la population locale. « Cette analyse permet de dresser un portrait de la franchise en France et de comprendre ses dynamiques territoriales », précisent les organisateurs de cette étude.

Le Centre Val de Loire toujours en tête

Le Centre-Val de Loire conserve sa première place, confirmant une attractivité constante. Un classement qui n’est pas une surprise, pour Nicolas Louis-Amédée, Directeur du développement chez Territoires & Marketing et membre du Collège des Experts de la FFF : « Le centre Val de Loire rassemble différentes qualités très recherchées : 

• Pas très loin de Paris mais trop près non plus
• Pas très loin de la mer mais pas trop près non plus
• Avec de l’activité économique et du tourisme
• Une diversité de population et de pouvoir d’achats, et globalement une population jeune en croissance
• Pas de volonté particulièrement grande de la population de mettre en avant certains produits régionaux comme on pourrait le retrouver dans le pays Basque, l’Alsace, la Corse, la Provence etc.

Du coup, c’est une région dans lequel le modèle résilient et polyvalent de la franchise se prête bien et correspond aux consommateurs. »

La Bretagne crée en revanche la surprise en grimpant à la 2e position (+3 places), symbole d’un regain d’intérêt pour l’Ouest. « C'est une surprise, car même si elle était toujours bien classée, la Bretagne n’entrait pas sur le podium, c’était plutôt la Normandie ou la Nouvelle Aquitaine », analyse Nicolas Louis-Amédée, qui précise que « la Bretagne a toujours eu des villes très bien situées comme St-Malo, St Brieux, Vannes ou Lorient et d’autres beaucoup moins, expliquant un classement régional moyen. Les villes de Bretagnes sont vraiment à l’image de ce que recherchent les Français : des villes secondaires avec une taille de zone de chalandise suffisamment importante pour avoir un potentiel de développement et en même temps pas trop grandes, ce qui entrainerait une pression concurrentielle importante. C’est souvent un bon équilibre au niveau du pouvoir d’achat et du dynamisme de la population de la ville. »

Les Pays de la Loire restent, eux, solidement ancrés dans le top 3 pour la sixième année consécutive.

Autre signal fort : la remontée du Sud, avec l’Occitanie (+4 places) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (+3 places), qui se hissent désormais dans le haut du classement.

Le Grand Est toujours en queue de peloton

En pied de classement, on retrouve la Bourgogne Franche Comté, qui perd 4 places par rapport au classement de l’an dernier, l’Ile de France et le Grand Est, qui conservent leur position de 2023.

Une des analyses qui ressort pour expliquer cette très faible attractivité de la région est le fait qu’elle comporte peu de territoires secondaires. Hormis les grandes villes, particulièrement attractives que sont Nancy, Metz, Reims ou encore Troyes, le Grand Est n’offre ensuite que peu d’opportunités secondes. « La concentration de l’activité humaine, et donc commerciale, est très forte dans les villes de l’Est, confirme Nicolas Louis-Amédée. Une fois les territoires principaux ciblés, difficile pour les entrepreneurs de se projeter pour l’ouverture d’autres unités. »

Départements et villes : des révélations inattendues

Le top 5 des départements dévoile deux dynamiques :

1. Les zones fortement peuplées, comme les Alpes-Maritimes (2e) ou la Loire-Atlantique (5e), combinent croissance démographique et revenu médian élevé.
2. Des départements à taille intermédiaire, comme l’Eure-et-Loir (1er, +6 places), le Vaucluse (3e, +15 places) ou le Calvados (4e, ancien n°1), tirent leur épingle du jeu grâce à une densité commerciale équilibrée, des coûts d’installation plus bas et une vraie dynamique locale.

Un des principaux facteurs d’étonnement pour l’expert du secteur est de « voir monter dans le haut du classement des départements comme les Alpes Maritimes ou le Vaucluse. Ces départements sont historiquement plus bas car nous sommes dans une région où les porteurs de projets ont plus tendance à créer leur concept qu’à vouloir le faire via un mode de partenariat comme la franchise, qui ne correspond pas culturellement à leurs habitudes. Cette année nous connaissons un changement de position. A voir s’il va s’inscrire dans la durée ou si c’est un phénomène ponctuel. »

Parmi les villes mises en avant, les villes secondaires séduisent de plus en plus les porteurs de projet. « Ce sont aujourd’hui les villes secondaires qui influencent la carte de l’attractivité en franchise, confirme Nicolas Louis-Amédée, car ce sont des territoires qui ne sont pas encore saturés, il y a encore pas mal de places selon le secteur d’activité. »

Le top 10 affiche une moyenne de 70.500 habitants, révélant une préférence croissante pour des territoires éloignés des métropoles, mais suffisamment autonomes pour générer leur propre attractivité.  

Les villes maritimes conservent également leur bonne position : La Teste-de-Buch, Saint-Malo, Honfleur, Ouistreham s’illustrent une nouvelle fois, bien que le phénomène soit un peu moins marqué qu’en 2023.

Les franchisés sont des porteurs de projet implantés localement, qui vont créer de l’emploi et dynamiser le territoire ; les collectivités ont donc tout à gagner à avoir une politique incitative envers eux ! 

Pourquoi viser les territoires secondaires pour ouvrir une franchise en 2025 ?

Face à la saturation des grandes agglomérations, les territoires secondaires apparaissent comme une alternative équilibrée. Ces zones offrent :

• une taille de marché cohérente
• une concurrence modérée
• des coûts d’investissement maîtrisés (loyers, reprise de fonds…).

Ces éléments créent un terrain fertile pour les franchisés en quête de viabilité et de rentabilité à moyen terme. Et ces territoires ont tout à gagner à inciter les franchisés à s’implanter en leur cœur et à faire de ce modèle économique un « partenaire incontournable des politiques d'attractivité commerciale », comme l’expliquait récemment Véronique Discours-Buhot, Déléguée générale de la Fédération Française de la Franchise, suite à sa rencontre avec la Vice-Présidente de la région Hauts-de-France : « Les franchisés, ces entrepreneurs trop souvent méconnus, sont bénéfiques grâce à leur ancrage local : créateurs d'emplois, vecteurs d'attractivité dans les centres-villes et alliés naturels des collectivités. Ils méritent d'être soutenus dans leur implantation et développement. »

Une analyse largement partagée par l’expert de Territoires & Marketing : « Les franchisés sont des porteurs de projet implantés localement, qui vont créer de l’emploi et dynamiser le territoire ; les collectivités ont donc tout à gagner à avoir une politique incitative envers eux ! »

Comment bien choisir son implantation en franchise ?

Se projeter dans l’avenir

Avant de s’implanter, il est essentiel d’étudier en détail la dynamique globale du territoire et ses perspectives dans les années à venir. « Est-ce que les consommateurs du territoire sont bien présents et seront toujours dans le profil de client cible qu’il me faut dans mon activité ? », avance ainsi Nicolas Louis-Amédée. Il rappelle qu’il convient aussi d’« envisager sa stratégie locale d’implantation géographique avant le premier point de vente pour ne pas se bloquer le développement de son territoire et choisir les bons emplacements. »

Il est notamment important de se demander combien d’unités il sera possible d’ouvrir dans les 5 prochaines années afin de se rendre compte du potentiel de la zone et de ne pas se tromper dans le choix d’implantation de sa franchise. 

Vérifier la saturation du marché

Pour savoir si un marché est saturé ou s’il présente encore des opportunités, Nicolas Louis-Amédée rappelle qu’il faut « faut d'abord être capable d'identifier qui sont mes clients, quelle est ma population cible, qu'il s'agisse de salariés, de résidents, d'étudiants, ou de personnes d'une certaine tranche d'âge et d'un certain niveau de revenu, en lien avec le produit que l'on propose. Il est également crucial de connaître le nombre d'acteurs rapporté à cette population cible. Ce phénomène s'étudie généralement en analysant l'ensemble des acteurs du concept, le réseau, ainsi que les concurrents directs et indirects. » 

L’analyse des chiffres d’affaires de ces différents acteurs permet ensuite de se faire une idée de l’état du marché local. « Si tous les acteurs de la zone sont en dessous de [la] moyenne en termes de chiffres d'affaires, cela indique certainement que le marché est saturé », résume-t-il dans cette vidéo tournée à Franchise Expo Paris. 

Choisir le bon local

Une fois le choix du secteur géographique effectué, reste la question cruciale du local. « Il faut prendre le temps de bien réfléchir à l’emplacement choisi car c’est le point de départ qui va déterminer beaucoup de choses, rappelle Nicolas Louis-Amédée. Après, le local ne fait pas tout non plus ! »

Quels conseils pour réussir en franchise en 2025 ? 

Ce baromètre confirme donc clairement une tendance de fond pour réussir son implantation en franchise en 2025 : les territoires secondaires et intermédiaires offrent de réelles perspectives de développement en franchise. Les grandes villes à forte attractivité restent, bien entendu, elles aussi fortes d’opportunités pour les entrepreneurs, surtout lorsqu’ils gardent à l’esprit que centre-ville et zones commerciale ne sont pas en opposition. Bien au contraire ! 

En prenant le temps de bien étudier leur projet, de cibler la bonne zone et de s’appuyer sur les bons indicateurs, les candidats à la franchise peuvent bâtir des réussites durables dans les territoires qu’ils auront choisis pour le développement de leur activité.

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