Consommation : Les ménages ont soutenu la reprise en 2010 selon l'Insee
Les chiffres définitifs de la consommation des ménages viennent d'être publiés par l'Insee. En 2010, la dépense de consommation des ménages est repartie à la hausse de +1,3% en volume après +0,1% en 2009.
En France, la consommation des ménages a toujours été un moteur majeur de la croissance. Après deux années de crise profonde pendant lesquels la consommation s'est mise en berne, l'Insee note pour 2010 un vrai retour actif des consommateurs. « En cette année de reprise, la consommation effective des ménages soutient la croissance : elle contribue pour 1,0 point à la progression du produit intérieur brut (+ 1,5 %) » souligne l'Insee dans sa publication Insee Première de juin 2011.
+1,3% en volume malgré un pouvoir d'achat en berne
En 2010, la dépense de consommation des ménages en volume progresse de 1,3 %, après + 0,1 % en 2009. Dans le même temps, le revenu disponible brut des ménages en valeur augmente (+2% en 2010 après +0,6% en 2009) mais le pouvoir d'achat de son côté ralentit (+0,8% en 2010 contre +1,3% en 2010). « Mesuré au niveau individuel, c’est-à-dire rapporté au nombre d’unités de consommation, le pouvoir d’achat est quasi stable : + 0,1 % en moyenne en 2010, après + 0,6 % en 2009. »
Le léger retrait du pouvoir d'achat pèse principalement sur le taux d'épargne en baisse de 0,5 point en 2010, à 16% du revenu disponible brut. Il s'explique en grande partie par la hausse des prix des matières premières et des prix des carburants (+ 12,8 %) sous l’effet de la hausse des cours du pétrole. En 2010, les ménages ont également du composer avec la hausse des prix du logement (+ 1,5 % après + 0,5 %).
Selon l'Insee, ce poste « représente 77,4 % des dépenses « pré-engagées », sur lesquelles les ménages peuvent difficilement influer à court terme. Celles-ci représentent 27,8 % du revenu disponible brut des ménages en 2010. »
.
Moins de voitures mais plus de loisirs
Globalement, les ménages ont consommé moins de véhicules neufs en 2010 qu'en 2009, principalement du fait de la fin de la prime à la casse. En chiffres, après une hausse de quelque 18% en 2009, en 2010 les achats d'automobiles diminuent de 4,9%.
A l'opposé, les loisirs au sens large ont connu un retour en grâce chez les consommateurs. En effet, en 2010 selon l'Insee, « la consommation de biens et services de loisirs et de culture accélère (+ 3,2 %, après + 1,4 % en 2009) ; celle en communication également (+ 2,2 % après + 0,4 %). » Les grands gagnants restent sans conteste les achats de biens high tech comme les téléphones mobiles, ordinateurs mais aussi les achats de services (télécommunications, médias...) de l’économie de l’information (+ 4,2 % en volume, après + 2,8 % en 2009). La consommation de jeux électroniques fait un bond de 25,5 %, 10,4 % en 2009.
Et tandis que les salles de cinéma ont enregistré des records de fréquentation depuis 1967, les téléviseurs connaissent eux-aussi un véritable boom même si le rythme d'achat décélère (+ 17,9 % après + 33,2 %). La progression en volume des achats de DVD et supports haute définition (Blu-ray) est identique à celle de 2009 (+ 4,3 %) tandis que les téléchargements payants de musique (+ 39,2 %) compensent à peine la baisse des ventes de CD audio. « Les jeux et jouets traditionnels ont le vent en poupe (+ 5,2 % après + 3,3 % en 2009), ainsi que les équipements de sport, camping et plein air . » Les autres secteurs à profiter à plein de la reprise sont les hôtels, cafés et restaurants dont les chiffres se redressent de 1,1 % en volume (-3,5 % en 2009). Les services d’hébergement à eux-seuls progressent de 2,6 % après deux années de baisse .
L'alimentaire, les vêtements et les meubles se redressent
Selon les chiffres de l'Insee, en 2010, « la consommation en produits alimentaires, hors boissons alcoolisées et tabac, se redresse, même si les prix repartent à la hausse. (...) Ce sont les dépenses en produits laitiers et œufs qui progressent le plus (+ 2,4 % après + 1,1 %), ainsi que le pain et les céréales (+ 2,1 % après + 0,9 %) ». De son côté le secteur de l'habillement accuse toujours le coup de la crise.
Sans pouvoir vraiment parler de reprise, le secteur est en convalescence puisqu'après une baisse très marquée en 2009, les dépenses d’habillement se redressent un peu (+ 0,4 %). Le secteur du meuble quant à lui se redresse plus clairement avec une hausse de +2% en 2010 en volume après deux années de baisse (-2,8% en 2008 et -3,7% en 2009).
Dominique André-Chaigneau, Rédaction TOUTE LA FRANCHISE©