Les soldes flottants en sursis ?
Une idée pas si bonne que ça... !
Les soldes flottants instaurés en août 2008 par la loi de modernisation de l'économie ont du plomb dans l'aile. Devant les protestations montantes des commerçants indépendants et en réseaux, Hervé Novelli a demandé à ce qu'une étude soit réalisée sur le sujet pour mieux décider s'il est judicieux de conserver ou non les soldes flottants.
Une idée pas si bonne que ça...
« Trop de soldes tue les soldes » entend-t-on chez les petits commerçants mais aussi dans les grandes chaines... Et de fait, les soldes flottants qui s'annonçaient à l'origine comme une bonne idée, s'avèrent chaque jour qui passe de plus en plus décevants. Pourquoi ? En fait, le client ne s'y retrouve plus. Avant, la situation était claire : il y avait les soldes d'été et les soldes d'hiver. Maintenant, les soldes sont au bon vouloir des commerçants, sans véritable logique. L'esprit de la bonne affaire s'est évanoui.
De promotions en soldes classiques en passant par les soldes flottants, les consommateurs s'y perdent. De là à penser que les prix pratiqués hors soldes ne sont pas vraiment des prix justifiés, il n'y a qu'un pas... Du coup, les clients attendent et attendent encore que des soldes arrivent ! Une distorsion du marché qui ne fait bien évidemment pas que des heureux ! L'instauration des deux semaines de soldes flottants a également eu pour conséquence de raccourcir les deux grandes périodes traditionnelles de soldes à 5 semaines chacune ce qui s'avère finalement handicapant.
La fronde s'organise contre les soldes flottants
La colère monte dans les rangs des commerces indépendants ou en franchise. Quand certains pensent qu'il vaudrait mieux revenir à la situation d'avant les soldes flottants, d'autres aux rangs clairsemés restent plutôt attachés à cette réforme. Chez les anti, l'on trouve notamment les membres du Conseil du commerce de France (CDCF) parmi lesquels pour les indépendants, la Fédération nationale de l'habillement (FNH) et la Fédération nationale des détaillants en chaussures de France (FDCF), et pour les enseignes intégrées, la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH) et le Syndicat national du commerce succursaliste de la chaussure. Les pro soldes flottants eux se limitent au cercle des membres du Conseil national des centres commerciaux (CNCC). Les associations de consommateurs quant à elles restent plus ou moins neutres tout en constatant toutefois que les soldes flottants sèment la zizanie dans les rangs des clients.
Un rapport pour mieux décider
Face à cette fronde chaque jour plus féconde, le secrétaire d'Etat au commerce, Hervé Novelli a décidé de réagir. Le 14 septembre dernier, il a ainsi réuni à Bercy les fédérations du commerce sur le sujet. A l'issue de cette réunion, il a admis que « l’ensemble des commerces n’est pas favorable au maintien des soldes flottants. Il faut écouter les commerçants ». Pour mieux décider, Hervé Novelli a donc décidé de confier la mission de mesurer l'impact des soldes flottants au Crédoc et à l'Institut français de la mode. Les conclusions du rapport devraient être présentées le 1er novembre prochain. Elles devraient sans soute mettre un coup d'arrêt aux soldes flottants, mais bien évidemment, il est encore trop tôt pour le confirmer ou l'infirmer.
Dominique, Journaliste toute-la-franchise©