Le jambon-beurre fait de la résistance

Le sandwich phare du segment de la restauration rapide fait de la résistance. Attaqué de tous côtés, il doit monter en gamme (et en prix !) pour espérer garder sa place au soleil.

Chaque année, en amont du salon Sandwich & Snack Show (4-5 avril 2018 à Paris) les résultats de l’Indice Jambon-Beurre, l’indice économique de référence de la restauration rapide, sont dévoilés. Pour sa 10e édition, l’indice constate que les ventes de sandwichs continuent de croître à 2,39 milliards d’unités vendues en 2017 (+1,7%). Sur ce total, le jambon-beurre est toujours leader, à 1,215 milliard d’unités consommées, soit 50,8%, mais pour combien de temps ?

Qui veut la peau du jambon-beurre ?

Même si le jambon beurre connaît en 2017 une croissance de +1,33%, son ennemi juré d’outre atlantique, autrement dit le burger enregistre dans le même temps une progression de +9% à 1,4 milliard de burgers consommés en 2017. Du coup, le sandwich préféré des français régresse lentement, mais sûrement ! En effet, à titre de comparaison, en 2012, la part de marché du jambon-beurre était de 62% : sa part de marché a donc régressé de plus de 11% en 5 ans. La faute à qui ? Comme le souligne Sylvie Gaudy, directrice du salon Sandwich & Snack Show, « il y a encore 7-8 ans, le jambon beurre avait pour concurrent 2 ou 3 produits snacking classiques comme le hamburger ou la pizza. Aujourd’hui, le sandwich préféré des Français doit faire face à une cinquantaine de spécialités comme les tacos, bagel, bao burger, kalamaki, banh mi, bagnat, suédois, onigri… »

Globalement, le marché du snacking continue sa forte croissance en volume et en valeur avec un CA de 51 milliards d’euros (+5,9%). Un chiffre d’affaires qui a triplé en 15 ans !

Une nécessaire montée en qualité

Pour Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseil, « le snacking en France poursuit sa montée en gamme, il se diversifie, se prémiumise et tend à s’éloigner de l’image fast food/malbouffe. Les consommateurs sont à la recherche de frais et faits maison. Depuis quelques années, nous observons une recrudescence de concepts healthy où le fait maison et fait minute priment ». Face à cette premiumisation globale du marché, le jambon-beurre a bien évidemment entamer sa révolution, lui aussi. Son prix moyen a du coup gonflé à 3,62€ en 2017, soit +3,1% tous circuits confondus. Dans le détail, c’est dans les cafés/bars/brasseries que le prix du jambon-beurre est le plus cher (3,52€, +4%), alors que dans les mêmes temps, en hyper et super le jambon-beurre s’achète à 2,28€ (-9,1%). Sans surprise, Paris reste la ville la plus chère avec un jambon-beurre vendu en moyenne à 4,00€ (+14,94%), suivent à égalité Lyon et Bordeaux (3,34€). Les villes les moins chères sont Tulle (2,48€), Marseille (2,56€) et Nevers (2,57€).

En moyenne, le prix d’un jambon-beurre dans les agglomérations de – 50 000 habitants est cette année de 2,91€, contre 2,96€ pour celles de + 50 000 habitants.