« La restauration rapide continue de gagner des parts de marché »
Interview exclusive TOUTE LA FRANCHISE
Publié le 12/10/2010 , Mis à jour le 28/02/2022, Temps de lecture: 4 min
Interview de Dominique Bénézet, Délégué général du SNARR (Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide)
Toute la Franchise : Votre syndicat parraine VAE Expo, le salon de la vente à emporter, qui a lieu les 14 et 15 octobre 2010 au CNIT de la Défense. Vos adhérents, parmi lesquels figurent de nombreuses enseignes en franchise, y seront présents. Gardent-ils le sourire, malgré le tassement du pouvoir d’achat des consommateurs ?
Dominique Bénézet : Notre secteur n’est pas le plus à plaindre, notamment par rapport aux professionnels de la restauration traditionnelle. Le volume d’activité de nos adhérents, qui représentent 2500 points de vente et pèsent plus de moitié du chiffre d’affaires du secteur de la restauration rapide, continue de progresser. Certes, le marché est arrivé à un certain degré de maturité, et nous ne connaissons plus les taux de croissance à deux chiffres auxquels nous étions coutumiers il y a une dizaine d’années. Mais on enregistre tout de même une hausse d’activité annuelle de l’ordre de 6 %, ce qui est une bonne performance dans le contexte actuel.
T.L.F. : Il semblerait que la crise profite au secteur ?
D.B. : Oui, mais pas tant qu’on veut bien le dire. Elle désavantage surtout les restaurateurs traditionnels, dont le ticket moyen est plus élevé que le nôtre. Une partie de leur clientèle se reporte sur nos adhérents. Néanmoins, la crise nous pénalise aussi. Les ménages font des économies sur les postes de dépenses qui ne leur paraissent pas nécessaires, comme les sorties et les loisirs. Ils réduisent donc mécaniquement la fréquence de leurs visites au restaurant.
T.L.F. : Que pensez-vous de l’envolée du prix des matières premières. Cela peut-il constituer un frein à l’activité de vos adhérents ?
D.B. : C’est un élément que l’on surveille de près. Jusqu’à maintenant, les opérateurs temporisent au maximum. En ce moment, le pouvoir d’achat des Français n’est pas florissant, et il serait malvenu d’augmenter les prix. Cela dit, nous sommes dans un secteur où les marges sont faibles, et il va bien falloir à un moment donné répercuter ce surcoût.
T.L.F. : Etes-vous satisfait de la baisse de la TVA ?
D.B. : Bien sûr, même si elle n’impacte qu’une faible part du chiffre d’affaires du secteur, soit environ 35 %. Le reste de l’activité concerne la vente à emporter, qui était déjà taxée au taux de 5,5 %. On a d’ailleurs des enseignes qui sont uniquement positionnées sur ce type de prestation. Pour elles, la baisse de la TVA ne change strictement rien. Quand aux autres, elles ont répercuté ses effets sur le consommateur en baissant leurs prix, parfois même au-delà de ce qui était prévu par le contrat d’avenir.
T.L.F. : On assiste à une floraison de nouveaux concepts. Ce renouvellement régulier de l’offre dénote une belle vitalité de la part des professionnels du secteur.
D.B. : Oui, la restauration rapide est un secteur très créatif. Ces dernières années, on a assisté une forte poussée des restaurants de pâtes, maintenant ce sont les bars à sushis qui se multiplient. Tant mieux, car le consommateur est zappeur. Et il adore varier les plaisirs. Si vous misez sur un concept porteur, qui plaît au public, et que vous proposez des produits de qualité, vous avez toutes les chances pour que ça marche.
T.L.F. : Les enseignes en franchise tirent particulièrement bien leur épingle du jeu. Comment-expliquez-vous leur bonne santé ?
D.B. : Elles dupliquent un concept qui a été élaboré, testé et validé en situation réelle. Si celui-ci a bien marché à un endroit donné, il y a toutes les chances qu’il connaisse le même succès ailleurs. En outre, les réseaux de franchise se sont mis au diapason des nouvelles attentes du consommateur. Ils ont fait un gros travail qualitatif sur le plan de la qualité nutritionnelle des aliments. Ils ont également compris qu’il fallait soigner l’information, notamment sur la composition des produits, leur origine, la présence éventuelle d’allergènes. Tout cela renforce la crédibilité et l’image du secteur.
T.L.F. : Le marché est désormais bien quadrillé. Reste-t-il encore de la place pour de nouveau entrants ?
D.B. : Bien sûr. Il faut juste être plus sélectif qu’avant en terme de choix d’emplacement par rapport aux opérateurs qui se situent sur le même créneau. Les grandes villes sont bien pourvues mais gardent tout leur potentiel pour ceux qui proposent une offre culinaire originale. Parallèlement, on assiste depuis quelques temps à une multiplication des ouvertures de points de vente dans des villes de petite taille, situées sur des axes de passage. La plupart du temps, un service au volant y est proposé. Il y a sur ce type d’emplacements un véritable gisement de croissance pour le secteur, et des opportunités à saisir du côté des candidats à la franchise.
Voir les enseignes de restauration rapide, et le site franchise restauration rapide
Thibault, Journaliste toute-la-franchise©